La guerre en Ukraine ne laisse personne indifférent. Nous aussi, chez Digital for Youth, nous avons été profondément émus par les images de cette zone de guerre, et par le flux de réfugiés qu'elle a déclenché. On estime que 10 000 enfants ukrainiens réfugiés se trouvent actuellement en Belgique. Eux aussi ont droit à une éducation de qualité.
Le ministre ukrainien de l'éducation le pensait également lorsqu'il a réactivé la plateforme d'apprentissage en ligne au début de la guerre. Pendant le confinement imposé par la crise sanitaire, cette plateforme avait été créée pour que les enfants puissent suivre des cours en ligne. Grâce à cette réactivation, les enfants du monde entier peuvent continuer à bénéficier d'une éducation de qualité, si la population doit fuir. Un coup de génie !
C'est dans cette optique qu'Oksana Senyczak, une bénévole d’origine ukrainienne, a été contactée par l'ambassade d'Ukraine. Elle a de bons contacts avec la communauté ukrainienne d'Anvers et joue un rôle pivot dans le cadre d’une initiative commune intéressante entre l'Action flamande pour les réfugiés et l'Antwerp International School (AIS).
Oksana touche un grand nombre d'enfants en âge scolaire par le biais de différents canaux. Le directeur d'AIS, Andreas Koini, a immédiatement mis plusieurs salles de classe à disposition. Et Véronique De Clerck, de Vluchtelingenwerk Vlaanderen, est venue nous demander des ordinateurs portables. En tant que moteur de cette coopération, nous lui avons demandé sa réaction : "C'est incroyable ce que nous avons réalisé en si peu de temps. Nous ne nous connaissions pas, mais nous nous sommes rencontrés par hasard et nous travaillons fantastiquement bien ensemble."
Pour réduire le déficit d'apprentissage, des ordinateurs portables ont été livrés d'urgence. Mais il y avait un petit problème : en Ukraine, ils utilisent un clavier différent. Nous avons donc fait fabriquer des autocollants qui convertissent n'importe quel clavier en écriture cyrillique. Sylvie et Sanne ont personnellement apporté ces autocollants à Anvers. Un moment idéal pour faire connaissance avec les enfants. Et, bien sûr, avec l'équipe grâce à laquelle tout cela est possible.
Des enfants d'âges différents sont assis ensemble dans une salle de classe, mais grâce aux casques, ils peuvent suivre leurs leçons en ligne individuellement. Ils reçoivent le soutien d'enseignants qui ont également fui leur pays. Ceux-ci guident les enfants jour après jour, mais ils donnent également des cours d'anglais. La communication avec les non-Ukrainiens n'est pas facile pour la plupart des enfants. Les enfants ne sont pas seulement connectés aux cours en ligne : ils sont également solidaires les uns des autres.
C'était génial de les voir s'entraider, par exemple avec les autocollants.
L'intégration des classes ukrainiennes à l'école s'est parfaitement déroulée. C'est logique pour une école qui compte 14 nationalités différentes parmi les élèves et pas moins de 29 parmi les enseignants.
La solidarité est l'une des principales préoccupations de l'école. Le directeur Andreas Koini le confirme : "La solidarité avec la population ukrainienne est énorme au sein d’AIS : dons de vêtements, marchandises gratuites dans un supermarché artisanal,... Il y a même eu une course à pied qui a rapporté 4000 euros."
Pour conclure cette visite intéressante, on nous a demandé des ordinateurs portables supplémentaires. Nous nous ferons un plaisir de les livrer. Y compris les autocollants :)