Formation de langue pour les demandeurs d’asile.

Combiner les cours de Néerlandais avec des cours d’informatique.

L'asbl Abrusco informe et accompagne les jeunes des écoles néerlandophones de Bruxelles afin de lutter contre le décrochage scolaire. A travers le projet "Taalkot", ils se concentrent spécifiquement sur les jeunes non-néerlandophones de Bruxelles qui ne peuvent pas fréquenter les classes d'accueil pour primo-arrivants non-néerlandophones (OKAN). “Taalkot" est commandité par les “Centres d'apprentissage et de travail” (Centra voor leren en werken). Leur but ? Offrir une chance équitable aux jeunes qui arrivent dans notre pays et ne trouvent pas leur place ailleurs dans l'enseignement. ‘Taalkot' y parvient en renforçant leur connaissance du néerlandais.

Bain de Néerlandais pour les demandeurs d’asile.

‘La majorité des jeunes que nous accompagnons sont des demandeurs d'asile et leur connaissance du néerlandais peut souvent poser problème’, explique Pieter-Jan Peumans, responsable de l'éducation chez Abrusco. Puisqu’ils ne parlent pas le néerlandais, ils n'ont aucune chance dans le système éducatif néerlandophone de Bruxelles. C'est la raison pour laquelle Abrusco organise des bains linguistiques.

‘Nous nous associons au fonctionnement de l'enseignement professionnel à temps partiel. Au lieu d'un stage à temps partiel dans l'atelier, nous utilisons ce temps avec nos "bains linguistiques". Un tel bain consiste en deux jours complets de néerlandais par semaine. Une cinquantaine de jeunes par an fréquentent l'école d'Abrusco dans deux classes. Certains viennent pour quelques semaines, d'autres pour une année scolaire entière, en fonction de leur âge, de leur parcours d'apprentissage et de l'évolution de leur dossier d'asile.

La sécurité et la vie privée en ligne sont à l’ordre du jour.

Abrusco se concentre également sur le développement des compétences numériques. Ces éléments sont essentiels pour une participation active à notre société. ‘Nous travaillons pour le compte des écoles, qui ont pour mission de montrer aux jeunes la voie à suivre dans le monde digital’, explique Pieter-Jan. ‘Pendant le confinement, nous sommes restés en contact avec les élèves via WhatsApp et avons donné des cours en ligne. Cela nous a encore démontré, si besoin en était, la nécessité de se familiariser avec internet’.

Le fait que tous les jeunes possèdent un smartphone apporte une certaine familiarité. ‘Grâce au smartphone, ils acquièrent rapidement de nouvelles compétences numériques. Mais comment fonctionne un ordinateur ou l'internet, qu’est ce que c’est qu'un serveur... ils ne pensent pas du tout à ça. Ils considèrent comme acquis le fait que cela fonctionne. Ils ne pensent pas à leur sécurité en ligne ni à leur vie privée.’

Apprendre le néerlandais pendant les cours d’informatique.

‘Le passage du néerlandais aux compétences numériques ou vice-versa est assez simple’, poursuit Pieter-Jan. ‘Ce sont des compétences complémentaires. Vous devez connaître le néerlandais pour pouvoir envoyer des e-mails et rédiger un CV. Et en recherchant des informations en ligne, vous améliorez vos compétences linguistiques et votre autonomie’.

 

‘La majorité de nos jeunes n'ont jamais travaillé avec un ordinateur. Pour beaucoup d'entre eux, c'est nouveau. Et si travailler avec un ordinateur nous stimule à travailler avec le langage, c'est bien sûr un plus. Mais jusqu'à récemment, nous n'avions pas de matériel décent’, explique Pieter-Jan. ‘Nous travaillions avec de vieilles machines, tous les PC étaient différents. Nous avons également travaillé avec des tablettes, mais ce n'était pas idéal non plus’.

Abrusco a reçu 12 ordinateurs portables avec écran tactile.

‘Lorsqu'un de nos collègues a vu l'appel à projet DigitalForYouth.be, nous avons soumis un dossier via la Fondation Roi Baudouin fin 2020', explique Pieter-Jan. ‘Nous avons été agréablement surpris lorsque, quelques mois plus tard, nous avons appris que notre dossier avait été approuvé’.

 

Abrusco a reçu douze ordinateurs portables à utiliser à l'école grâce à DigitalForYouth.be. ‘C'est bien mieux que les tablettes que nous avions avant. C'est le compromis parfait entre la facilité de transport et une taille utile pour le travail. Le fait que nous pouvons tous travailler avec le même matériel et que tous les ordinateurs portables aient des écrans tactiles est un bonus appréciable’.

Des leçons plus dynamiques grâce aux ordinateurs portables.

Les ordinateurs portables apportent une variété appréciée dans la journée des jeunes. Pieter-Jan : ‘Lorsque vous travaillez pendant deux jours sans arrêt avec un petit groupe de jeunes, la dynamique est différente de celle de l'école, où vous avez différentes matières et différents professeurs. Nous essayons de varier autant que possible les méthodes de travail et les compétences enseignées. Grâce à DigitalForYouth.be, nous avons maintenant des cours quotidiens où nous travaillons avec des ordinateurs’.

 

‘Parfois, nous pouvons aussi travailler d’une manière différente les compétences numériques. Hier, par exemple, nous n'avons pas ouvert les ordinateurs portables, mais nous avons fait une promenade en ville. Les élèves ont pris des photos qu'ils ont ensuite intégrés en une présentation sur l'ordinateur portable’. De cette façon, les ordinateurs portables d'Abrusco créent une nouvelle dynamique dans la salle de classe.