L'étude d'impact le montre : « Les résultats sont très positifs »

DNS Belgium multiplie les initiatives en matière de responsabilité sociale de l’entreprise (RSE). Digital for Youth étant loin le plus important de nos investissements, il nous a paru intéressant d’en mesurer et répertorier l’impact. Pour ce faire, nous avons commandé une étude d'impact, dont nous sommes heureux de dévoiler les résultats. Ce premier article esquisse le contexte et le cadre théorique de l’étude d’impact. 

DNS Belgium investit des ressources considérables dans la responsabilité sociale des entreprises, dans une large mesure (environ 80 %) destinée à Digital for Youth.  « C’est logique que nous voulons connaître le ‘rendement’ d'un investissement aussi conséquent’, explique Arnaud Recko, coordonnateur durabilité chez DNS Belgium et membre du conseil d'administration de Digital for Youth. « Voilà pourquoi nous avons mis au point, en collaboration avec Eva Wuyts de l' UCLL (Haute Ecole Leuven-Limburg), un outil qui permet de mesurer notre impact social. »

Mesurer l'impact social

 « Le fait est que, souvent, la question de l’impact reste ouverte », estime Eva. « En général, les évaluations tendent à se perdre dans les détails des résultats : qu’avons-nous fait effectivement ? Alors qu’elle poursuit une vocation sociale, une organisation comme Digital for Youth doit étudier les changements qu’elle génère au sein de son public cible. Non, il ne s’agit pas de connaître le nombre d'ordinateurs portables distribués mais bien les changements effectivement engendrés. »

 

Les organisations qui bénéficient d’ordinateurs portables de Digital For Youth par le biais d’appels à projets de la Fondation Roi Baudouin sont invitées à compléter un formulaire d'évaluation à l’issue d’un an d’activité. « À ce jour, il n’est pas toujours simple de déterminer quelles affectations les organisations attribuent aux ordinateurs portables », explique Eva. « Mais cela nous a donné la possibilité de les interroger plus en détail sur leurs activités et sur l'impact de la donation. »

 

Pour cerner une approche appropriée, Eva s’est d’abord penchée sur les motivations à mener une étude d’impact au sein de Digital For Youth. « Il y a deux types de motivations », explique-t-elle. « Les organisations qui veulent faire connaître leur impact au monde extérieur parce qu'elles en retirent une certaine fierté ou parce qu'elles doivent par exemple justifier les subventions perçues. Ce sont les motivations externes. Il y a aussi des motivations internes, par exemple quand l’organisation souhaite déterminer ce qui marche ou ne marche pas, et notamment réfléchir à la stratégie qu'elle a adoptée. Chez Digital for Youth, comme dans la plupart des organisations, les deux motivations étaient présentes. »

Oser remettre en question ses propres hypothèses

La meilleure façon de mesurer l'impact est de partir de la théorie du changement. Elle explicite la manière dont Digital For Youth pense contribuer au changement et les hypothèses sur lesquelles l'organisation s'appuie à cet effet. « Si elle a pour objectif de promouvoir l'inclusion numérique, une organisation peut très bien se lancer dans la collecte et la redistribution d’ordinateurs portables. La vraie question qui se pose dans ce cas, c’est comment les deux facettes se concilient-elles. » 

 

« Bien sûr, en tant qu'organisation, vous supposez que les compétences numériques des jeunes s'amélioreront si vous leur faites suivre un cours à ce sujet. Mais s'ils ne s'exercent pas par la suite, ces compétences ne sont pas vraiment intégrées. Vous pouvez apporter de l'aide aux devoirs, mais êtes-vous sûrs que cela améliore la participation à l'éducation ? », s'interroge Eva. « Il faut analyser ce genre de choses. »  

 

La théorie du changement indique des changements à la fois dans la vie des jeunes qui peuvent utiliser les ordinateurs portables et pour les organisations elles-mêmes.

Cartographie des effets directs

Un nouveau formulaire d'évaluation permet d’analyser au sein des organisations les effets invoqués dans la théorie du changement. Le formulaire a déjà été utilisé à trois reprises, pour les trois appels à projets de la FRB en 2021.


« Notre enquête donne une bonne idée des effets générés », poursuit Eva. « Ces effets peuvent être analysés par la suite à la lumière des effets escomptés et des hypothèses. Mais l’impact apparait d’ores et déjà positif. Au cours de nos recherches, nous avons également identifié des effets imprévus qui s’avèrent positifs. On voit par exemple que les jeunes s'entrainent spontanément et interagissent davantage avec leurs pairs en ligne. »

Résultats très positifs

« Les données de 2021 donnent déjà une bonne vue d'ensemble, mais c'est quand on commence à comparer les données de différentes années que l'on parvient vraiment à distiller des conclusions. Le contexte joue toujours un rôle. S’il était principalement question en 2021 des conséquences de la crise du Covid, aujourd'hui ce sont les questions de migration et de réfugiés qui sont les plus importantes. Ces tendances sociétales contribuent à déterminer le type d'organisations de jeunes qui sollicitent des ordinateurs portables et ce qu'elles en font, et donc les effets de Digital For Youth. »

 

« Jusqu'à présent, les résultats ont été très positifs et il n'entre donc pas dans nos intentions de multiplier les recommandations », poursuit Eva. « L'étude d'impact aide Digital For Youth à réfléchir au rôle qu'il souhaite jouer dans la lutte contre l'exclusion numérique à l'avenir. S’il peut et veut en faire davantage et quels sont les besoins du groupe cible. Faut-il plus d'ordinateurs portables ? Ou a-t-on besoin de formation pour les accompagnateurs des organisations de jeunes ? Est-il judicieux d’instaurer une communauté et de mettre les organisations en contact entre eux afin d’avoir une seule voix sur les politiques ? Nous soumettons ces questions également aux organisations par le biais du formulaire d'évaluation. »